vendredi 17 décembre 2010

{.Elle a l'air...

J'aime inventer des histoires aux gens que je croise. C'est à la fois comme un travail de l'imagination et comme une devinette dont on sait qu'on n'aura pas la réponse. J'ai parfois l'impression d'avoir la main mise sur la personne, connaissant ses secrets, son passé, et même son futur. Même si je sais que c'est fictif, je m'amuse à penser que ça ne l'est pas. Je me demande si on m'a déjà inventé une histoire.

Cette fille petite aux cheveux bouclés et aux grosses joues, je la vois chouchouter des bébés dans une garderie, affichant un sourire bienveillant et au regard leur inspirant confiance.

En voilà une dont j'ai tracé le futur d'un unique coup d'œil.

J'en entends déjà protester, se dire que j'ai des préjugés dont je devrais me débarrasser, ne pas inventer d'intimité où je me serais immiscée. C'est vrai, mais n'est-ce pas le cas de tout le monde ? C'est juste dans notre logique d'interpréter ce que l'on voit. Après, ce qui fait la différence, c'est d'y croire. Imaginons qu'une fille maigre et avec des balafres sur un poignet est assise seule devant moi. Un cliché peut me traverser l'esprit, et je peux même en inventer la suite ; anorexique, ayant récemment tenté de se couper les veines, elle est revenue de l'hôpital et est une associable = il faut se méfier d'elle et donc l'éviter. Pourtant, il n'y a aucune preuve, et même aucune raison tangible d'inventer ce jugement.

Mais quand est-ce que ça devient nuisible pour soi et pour les autres ? Quand vous agissez en vous fiant à ce jugement. Avoir des préjugés dans le sens du défaut, c'est se fier à ce jugement et le sortir du monde du fictif.

Même pour des choses moins signifiantes, ça vous est forcément déjà arrivé. Mais le fait est de pouvoir se dire "une fois mais pas deux". Êtes-vous capable de parler à quelqu'un sans avoir déjà formulé un jugement sur lui ?

PS: Ce qui m'a fait penser à ce sujet, ce sont les conversations de ces filles qui veulent se donner une contenance en exprimant des idées dont les graines ne viennent que de leur imagination : dans ces cas là, leurs préjugés sont en fête. Parler (en mal ou en bien, mais tout le monde le sait, dire du mal des autres, c'est plus divertissant) sur les gens, c'est la meilleure chose pour avoir l'air intéressant auprès des personnes qui ont les mêmes idées que vous. Par contre, pour les autres, ça vous tourne complètement au ridicule. Et après on se demande pourquoi des rancœurs se forment 'sans raison' apparente dans les groupes. Inventer des histoires sur les autres, c'est bien, mais n'allez pas la modeler dans le monde réel. --'

1 commentaire:

  1. Je vois que c'est très bakanéen d'inventer des histoires aux gens xP Bien sûr, la moyenne des ours aurait plutôt tendance à juste forger son opinion sur les autres suivant la façon dont ils les perçoivent...
    C'est important de toujours être attentif à ce qu'on dit, et (comme Descartes *SBAF*), toujours douter de ce dont on n'est pas sûr ;D
    Comme on est géniales, on a déjà appris la leçon, reste plus qu'à l'appliquer tous les jours \o/

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